Histoire de la ville d'Essaouira
HISTOIRE DE LA VILLE D'ESSAOUIRA
Essaouira, provient probablement du mot arabe de Al Souirah, soit la petite forteresse entourée de murailles... D'autres personnes disent que ce nom est un dérivé de Atassouira (ou At'souira) : photographie. Jusqu'à la proclamation de l'indépendance du Maroc, Essaouira fut appelée, Mogador, probablement une traduction du Portugais de Amogdul (le bien gardé). En tout cas, les livres penchent pour cette hypothèse puisqu'il paraîtrait qu'à partir du Xème siècle la ville fut baptisée ainsi du nom du saint patron berbère de la cité, Sidi Mogdoul, enterré à 3 km de la ville
Quelle que soit l'origine de sa dénomination, elle demeure un havre de paix protégé par les alizés et enivrante de toutes les essences que travaillent ses ébénistes...
L'histoire d'Essaouira commence au VIIe siècle av J.C. Les Phéniciens faisaient escale dans l´île de Mogador lorsqu´ils descendaient vers l'Afrique noire. Une poterie, retrouvée sur lîle dEssaouira et signée du nom de lamiral carthaginois Magon, atteste la présence des Carthaginois autour de la cité vers 630 avant J-C. La plus importante de ces îles sera habitée de façon permanente pour la première fois par les romains à partir de la fin du Ièr siècle avant J-C. Le roi de Mauritanie, Juba II, y installe un établissement pour extraire la pourpre, ce précieux mollusque qui leur procurait la fameuse couleur pourpre dont ils teignaient leurs toges. Ce même colorant donnera son nom aux îles Purpuraires au large d'Essaouira. |
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Lors de l'édification d'Essaouira au XVIII ème siècle, des batteries de canons furent placées en plusieurs points de la ville afin de mieux la défendre et de faire de ce port un lieu sûr pour les marchands. A l'entrée du port fut construit un bastion circulaire, le Borj El Bermil. Sur l'île de Mogador fut bâti, à la même époque, le Borj El Assa ( bastion de surveillance ). Au total on compte 8 batteries réparties sur les six îles qui font face à la ville. Enfin au sud de la baie d'Essaouira, à l'embouchure de l'oued Ksob, on éleva le Borj El aroud. Ces fabrications à la Vauban avaient également pour fonction de protéger la cité du côté des terres contre les incursions des tribus insoumises. Outre l'aspect défensif, les fortifications avaient pour but de stopper l'ensablement de la ville. L'idée a été, depuis cette même période, d'enrayer la progression des dunes attenantes par la plantation d'arbres, qui stabilisent le terrain
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Essaouira connaît une véritable histoire de murailles qui se mêlent les unes aux autres : Murailles extérieures, grandes et majestueuses et petites murailles intérieures plus humbles confèrent à la ville, trois visages totalement différents; La Médina, la Kasbah et le Mellah. Pendant très longtemps, Essaouira a regroupé une population marocaine, constituée à 50% de musulmans et 50% de juifs, et des époques où ces derniers étaient majoritaires dans la ville. |
La grande mosquée de Sidi Ben Youssef se trouvait à la limite de la Kasbah et la médina. Les juifs, dont la plupart étaient commerçants, intermédiaires économiques et politiques ou représentants consultant des puissances étrangères, habitaient le quartier Mellah situé au front de mer, côté Ouest de la Kasbah. Ce quartier a été construit sur ordre de Moulay Slimane pour alléger la Kasbah.
Le palais du Sultan qui sappelait « Dar Sultan »,était construit à lextérieur et au sud de la ville, près de la côte. Il était meublé à leuropéenne et comportait cinq pavillons dont il nen subsiste que quelques ruines. En 1820, le palais Dar Sultan servait aux autorités locales. Avant dêtre entièrement ensablé, il était entouré dune forêt de tamaris.
En 1863 une nouvelle Kasbah est bâtie sur ordre du Sultan Mohamed Ben Abderrahmane.
« Barakat Mohamed » qui signifie la bénédiction du prophète, est un terme sacré pour les habitants dEssaouira. On trouve cette inscription un peu partout dans la ville : sur les quatre faces deux donjons de la Sqala portugaise, sculptée sur les quatre faces du premier monument, à lentrée de la ville, par la côte. Elle est présente aussi les objets artisanaux (sur des plaques de thuya) et dans les oeuvres des artistes peintres et des calligraphes.
Dans les années 60, Essaouira devint le refuge privilégié des hippies. Orson Welles y tourna son fameux film "Othello". Depuis quelques décennies les surfeurs (dont je fais partie ) attirés par les vagues et le souffle régulier des alizés en on fait une destination sportive très en vogue.
Essaouira a connu deux styles différents de musiques : la musique des Haha (une des ethnies berbères du Maroc) au sud de la ville et la musique des Chiadma (ethnie arabe du Maroc) au Nord. Mais Essaouira est aussi connue pour la musique de transe de la confrérie des Hmadcha qui organisent un Moussem chaque année à Essaouira. Leur Zaouia, lieu de culte et de rencontres, se trouve dans la Médina.
La ville a également exporté à travers le monde la musique des Gnaoua (ou Gnawa : descendants des guinéens probablement) célèbre dans de nombreux pays. C'est une musique de transe où le corps sexprime et se libère. Les Gnaoua sont danciens habitants de la cité ; ils sont des maîtres musiciens et utilisent les instruments à percussion et à cordes (tambour et guenbri) ainsi que les crotales (krakech)
Leurs chants tristes et plaintifs racontent les souffrances vécues de leurs ancêtres. Cette communauté islamisé a gardé à travers cette musique et à travers d'autres activités un côté animiste et quelque peu vaudou. Cliquez ici pour aller sur le site officiel de la musique Gnaoua
Le moussem de Regraga qui commence au printemps, vers le 5 avril et dure une semaine, est un événement des plus marquants dans la culture marocaine. Les Regraga sont reçus tous les ans par les notables de la ville au rythme des Hmadcha. Un accueil très particulier, empreint de culte et de dévotion, leur est réservé durant leur particulier, empreint de culte et de dévotion, leur est réservé durant leur parcours qui commence de leur Zaouia dans la région de Akermoud au Nord Essaouira, en passant par Diabet. Toute la ville attend cet événement qui apportera joie et apaisement de lâme et chassera les mauvais esprits. Durant leur séjour ils seront acclamés et vénérés par tous et reçus à grands plats de couscous, met traditionnel du pays. |
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Des gens de différents horizons du monde et beaucoup d'artistes l'ont adopté : peintres, musiciens et écrivains ont trouvé le lieu idéale pour la création dans cette ville qui est un véritable musée à ciel ouvert
L'artisanat n'est pas de reste. Il constitue une source non négligeable. Sculpture sur bois, surtout, mais aussi sur l'argent et le bronze. Les tables souiries, de toutes sortes, sont fort prisées, du fait de leur design difficilement égalé (souvent disponibles dans les magasins dits "tendances" en Europe et aux Etats-Unis, etc.)
Les habiles artisans d'Essaouira travaillent surtout le bois de Thuya, l'arbre le plus répandu localement. Le bois, aussi appelé en arabe"A'arar". Il est relativement rare donc très prisé des artisans. ils utilisent surtout les racines de l'arbre, naturellement sculptées de motifs forts agréables à la vue (si vous voulez voir à quoi ça ressemble, venez boire un thé chez moi à Paris ).
Autre spécificité de la ville, les ressources naturelles dont regorge son arrière pays, mais surtout, larganier, un arbre unique au monde (ne pousse que dans cette région du monde) qui sadapte aux conditions climatiques locales et qui donne un fruit à base duquel on fabrique lhuile dargane connu pour ses bienfaits diététiques et cosmétiques. En 1999, lUNESCO, a classé cet arbre comme patrimoine universel quil faut préserver et sauvegarder. Sans oublier qu'Essaouira c'est le Royaume de la Dame Sardine au Maroc... A déguster frais au port, cuites devant vous.